samedi 18 juin 2011

Les Ecaillers, Leon Beyer, Alsace, 2004

J'ai soif. Mais, il faut que j'endure, puisque je suis de retour à mon lieu de travail dans le Grand Nord Québécois; c'est un camp 'sec'. Alors je sillonne le web pour me mettre l'eau à la bouche, question d'émulsifier l'anticipation de mon retour...

Je tombe ce soir sur le vin de la semaine des 'Fidèles de Bacchus'; 'Les Écaillers' du producteur Alsacien Leon Beyer. J'ai bu ce vin avant mon départ vers le nord et j'avais l'intention de le commenter...

Eh bien, les Fidèles de Bacchus m'ont battu au 'punch'! Il ne reste plus grand chose à dire...je suis d'accord sur toute la ligne, et c'est toujours plaisant de voir un vin qu'on aime en vedette ailleurs. 4/5? Sans contredit. C'est un Riesling sec vif et très minéral sans ce goût pétrolé 'typique' de certains Rieslings qui fait bien jaser ces temps-ci...il y a un petit côté ‘salin’ en fin de bouche, mais peut-être était-ce en particulier la bouteille que j’ai dégusté avant de prendre mon envol…néanmoins, il est indéniable que c’est un accord magnifique avec les fruits de mer…pour ma part, cette charmante bouteille fut dégustée sur une recette de truite à l’orange et ail confit au BBQ, tirée de l’émission de Louis, un jeune chef Québécois ‘à la bonne franquette’, dynamique et joviale; un genre de Jamie Oliver local. Le repas fut succulent et l’accord magnifique. Je vous conseille fortement la recette autant que le vin!

J’eus la chance en 2009, lors d’un voyage à vélo en Alsace, de m’arrêter dans le très charmant et très joli village d’Eguisheim où se situe la maison de Léon Beyer. Nous en avions profité pour participer à une dégustation assez complète de leurs produits.



Je me rappelle très bien qu’à cette occasion leur Riesling ‘Les Écaillers’ avait fait bonne impression. C’était comme si je goutais directement le socle calcaire dans lequel les vignes poussent et ces saveurs activaient des mémoires d’huitres. J’avais trouvé à ce moment que c’était un des meilleurs Rieslings que j’eus la chance de goûter lors de mon trajet…si non pas LE meilleur…je fus doublement content lorsque la représentante m’informa que ce produit était disponible au Québec. Malgré qu’il soit peut-être légèrement difficile d’approche pour les néophytes et amants de sucre résiduel, cela ne change rien; ‘Les Écaillers’ est un Riesling de grande classe!

SAQ : 00974667 , 750ml @ $35.00

lundi 13 juin 2011

Chardonnay, Gray Fox Vineyards, Californie, 2009

Un Chardonnay Californien simple et  bien typique; il y a assez de sucre résiduel et une finale sur le sirop d'érable sans toutefois être très long. C'est floral. On goûte les fruits à chair blanche, le melon miel. Je ne le boirait pas nécessairement avec de la nourriture mais quelques verres bien frais en lézinant un après-midi d'été laissent tout de même une certaine plénitude. Les amateurs de vins de ce genre (plus sucré, moins acides) seront ravis de cette aubaine à $9,20. Ne laissez pas votre snobbisme tuer le pauvre petit renard sur l'étiquette (disons-le) assez 'kitch'. Il se fait de bien plus terribles choses à ce prix, spécialement en blanc! Il suffit de savoir à quoi s'attendre et de bien cibler le goût de ses convives...2/5

SAQ : 10669058

samedi 11 juin 2011

Segura Viudas Brut Reserva Cava mousseux

Un mousseux non-millésimé d'Espagne un peu rude mais avec du caractère. De grosses bulles et un crémeux calcaire qui rappelle les huitres natures. Des flaveurs de levure. Une bonne amertume. C'est un bon rapport qualité-prix qui désaltère et tient son bout en appéro avec ou sans victuailles...Généralement une valeur sûre qui ne fait pas bien mal au portefeuille...Amplement disponible dans tout le réseau de la SAQ et en ligne.

2.5/5 (SAQ : 00158493)

Old Telegram, 2004

Un vin Californien élaboré par le producteur quelque peu excentrique Randall Grahm à partir de mourvèdre exclusivement.

Ce vin n'est plus disponible dans le réseau de la SAQ. J'en avais acheté une bouteille par hasard, par intérêt pour ce producteur qui fut un des (le?) premiers à promouvoir des cépages propres à Côtes-du-Rhône en Californie.

Il est obturé par une capsule à vis, méthode que le producteur semble prévilégier pour toutes ses bouteilles...mais attention, pour des rouges de garde, ceci peut causer des phénomènes de réduction.  Quoique c'est encore un sujet débattu, en pratique, je trouve que cet effet de réduction dans les vins rouge est présent et peut être plutôt désagréable...

A l'ouverture, une odeur de laine mouillée et de sous-sol. Peu attrayant. Le vin s'ouvre très lentement (il bénificierait donc d'être carafé selon moi) pour révéler des flaveur de cassis et de cacao. Il a une bonne acidité mais il est en général dépourvu de fraicheur et le fruit est plutôt pauvre. On comprend peut-être pourquoi le vin n'est plus disponible chez nous (SAQ) et même sur le site du vignoble, qui est en passant, loufoque et bien fait.

Donc 2/5 pour ce vin difficile d'approche et difficile à vraiment apprécier...

jeudi 9 juin 2011

Col de l'Orb Saint-Chinian rosé 2010

Un beau rosé frais et épicé avec des flaveurs de melon et de canneberges. 65% syrah, 35% grenache. Je trouve la syrah évidente. C'est minéral à souhait. Je percois peu de sucre résiduel. Il résiste bien au réchauffement dans le verre...$13,85CAN; à ce prix, on n'hésite pas! C'est probablement ce rosé qui va se retrouver en plusieurs exemplaires cet été chez nous! 3/5

SAQ : 00642504










P.S. Il a bien accompagné l'omelette au saumon, chèvre, tomate...

Domaine Gauby V. Vignes Côtes du Roussillon blanc 2007

Un vin blanc que ma conjointe avait recu en cadeau. Je ne connais pas très bien les blancs de cette appellation (Roussillon, une petite région dans le sud du sud de la France, 2-5% de production en blanc seulement!). Je préfère donc boire le vin plus jeune que trop vieux afin de ne pas perdre trop de fraicheur et de fruit...et du fruit il y en a une belle dose!

Des flaveurs d'anana, de poivre blanc et de litchy et même peut-être une note de zeste d'orange subtilement en arrière plan. Il y a quelque chose d'insaisisable en bouche, un gras fruité et puis le lendemain, lorsque je le regoûte, ca me frappe; la banane. Malgré le fruit et le gras, le vin garde une belle minéralité. C'est bon, long, équilibré. Il a bien accompagné le "ragout de petites pâtes", un met traditionnel familiale du côté de ma conjointe plutot 'neutre' en terme d'assaisonnement (poulet, coeurs de poulet, patates). Mais il a encore mieux paru devant le filet de saumon sur planche avec faux-beurre blanc citronné à l'aneth le lendemain. Je crois que c'est un vin qui pourrait se marier avec bien des choses...Issu de vielles vignes, il est élaboré en grande partie de Macabeu (40%) et de grenache blanc (30%) avec un apport de Chardonnay (15%), de grenache gris (10%) et de carignan blanc (5%).



En somme, un vin blanc bien original qui fait différent de tous les gros chardonnays opulents dans cette gamme de prix.  Une belle découverte!

3.5/5 et disponible dans seulement 33 succursales au Québec...

mercredi 8 juin 2011

Domaine du Tariquet rosé de Pressée vdp Cote Gascogne rosé 2010

Un rosé rond et fruité, sans fla-fla. Il coule bien, se boit assez bien et désaltère. Il est obtenu par pressurage, ce qui est bien indiqué sur la bouteille; c'est apprécié d'avoir cette information bien visible. Il y a principalement deux méthodes pour faire du vin rosé; par pressurage direct ou par 'saignée'. Ces méthodes sont décrites amplement sur le web (Wiki) mais le pressurage donnerait généralement (apparement!) des vins plus fruités...

Donc, un rosé bien fait, frais et joufflu qui plaira d'avantage aux amateurs de ce genre, plutôt qu'aux fans de vins rosés plus suaves et sec. Capsule à vis, bien pratique pour le camping...2.5/5

$14.40 à la SAQ: 11445961

Marqués de Caceres Rioja rosé 2010

Depuis 2007, j'achète régulièrement une caisse de ce rosé au début de l'été, quand le plus récent millésime fait son apparence sur les tablettes. D'un rose melon d'eau, il me plait d'habitude pour sa minéralité, son équilibre, sa finesse, sa droiture. Pour le prix ($14,55CAN), ce sont de beaux attributs.

Cette année, je suis décu par ce produit...l'équilibre n'y est pas (comparé aux autres années). Quoique que le vin est davantage bourré de fruit, je trouve qu'il reste plus de sucre résiduel que d'habitude. Je trouve donc le vin syrupeux, surtout lorsqu'il se réchauffe un peu, et donc moins rafraichissant que les versions précédentes. Flaveurs de poivre rose, gomme 'bazooka joe' et de savon. Je vais regarder ailleurs pour ma caisse de rosé cette année, décevant...2/5

dimanche 5 juin 2011

Terres Dorées, Beaujolais Blanc, Chardonnay 2009


Un très beau Chardonnay nous provenant de Jean-Paul Brun, un producteur "atypique" de Beaujolais que je ne connaissais pas. Le vin était en vedette sur un présentoir 'La Presse', suite à une chronique récente sûrement. C'est gras, assez long, épicé avec des flaveurs de pomme et de foin frais. Il a une franche acidité et c'est très digeste avec un taux d'alccol de 12%. Le bois est bien intégré. Un Chardonnay comme je les aime!! Jean-Paul Brun préconise une approche très 'pure' et minimaliste de la vinification, préférant des levures indigènes et en gardant la chaptalisation (ajouter du sucre au moût afin d'augmenter la fermentation et ainsi obtenir un taux d'alcool plus élevé) à un minimum. Je respecte beaucoup cette approche et selon mon expérience limitée, cela donne des vins plus honnêtes et souvent meilleurs. En considérant le prix et le terroir, 3.5/5 facile. Je dois aller m'en procurer d'autres bouteilles...ca se garde surement quelques années...

Mais je n'ai pas terminé...passer sous silence le plat qui accompagnait ce vin serait égoiste de ma part...une recette m'est venue d'un moment d'inspiration...comme un athlète, j'étais "dans la zone"; les plats et aliments s'enlignaient de facon systématique, mes mouvements étaient calculés et précis. On appercoit le résultat sur la photo plus haut. J'aurais peine à bien nommer l'assiette dans un restaurant, mais ca ressemblerais à ceci: "Spaghetti de pétoncles sous vide à l'estragon, style alfredo". En gros, le plat consistait de pétoncles cuites sous vide dans une simple marinade d'estragon frais, poivre/sel-vanille et court bouillon de poisson. C'était la première fois que j'essayais la cuisson sous vide et doit avouer que je ne savais pas trop ce que je faisait. J'ai tout simplement scellé les pétoncles et fais bouillir le 'sac' pendant 5-7 minutes (les pétoncles étaient encore semi-gelés; ca aurait peut-être été meilleur avec des frais...mais j'en doute! Vous devez me croire!). Quelques languettes d'onion blanc caramélisées au vodka (pour respecter la douceur du pétoncle). J'ai ensuite 'coloré' à feu vif, et très brièvement, les pétoncles dans le jus de cuisson des onions caramélisés. Un peu de bacon cuit au four et le tout mélangé avec un beurre blanc à l'estragon sur un 'spag' aldente. Deux 'twists' de poivre 4-grains au moulin et une pincée d'estragon frais haché dans l'assiette et le tour fut joué.

Parfois, je m'épate moi-même! Ces moments sont à chérir car il sont difficile à reproduire! J'écris donc ces quelques lignes en espérant qu'elles me serviront de point de repère lors de ma prochaine tentative...en passant, l'accord était parfait...


samedi 4 juin 2011

Mapu, Cabernet-Sauvignon/Carmenère, Valle Central, 2007

Ma mère a depuis quelques années comme habitude de m'acheter une caisse de vin à Noël. Acheté en 2009, j'entamais ma dernière bouteille...le 2010 est maintenant sur les tablettes et amplement disponible dans tout le réseau de la SAQ, c'est un produit régulier.

Le Mapu est un vin Chilien élaboré par Baron Philippe de Rothschild SA à partir de Cabernet et de Carmenère. D'une teinte grenat foncé, le vin est très racé et épicé avec des notes de piment d'espellette et de poivron rouge, de terre noire fraiche et de champignons grillés. Le bouchon est une imitation de liège en mousse dense synthétique poreuse. C'est un type de bouchon que j'apprécie, le vin fut très constant de bouteille en bouteille et ce pour toute la caisse durant mes deux années de garde. Pour le prix (~$10CAN), c'est un vin intéressant et bien fait. Il accompagne parfaitement les grillades tel que hamburgers et saucisses épicées. Ce n'est pas un goût que je recherche souvent mais c'est agréable comme option originale et pour découvrir ce qui se fait de différent en Amérique du Sud à prix doux...Il se sert assez frais également; un bon rouge d'été...
2/5

Moulin Touchais, 1996

Il me reste un bon morceau de fois gras dans le frigo que j'avais mis sous vide auparavant, une moitié d'un foi complet pour être plus précis...Il me regarde, il veut que je le mange. Comment résister!? Alors on organise une 'fête'. Une journée ordinaire se transforme en occasion spéciale. Car le foi gras, il faut le célébrer...

Je descends à la cave, tourne en rond...aucune de mes bouteilles m'inspire un accord. Pourtant, j'ai quelques bons Sauternes qui feraient bien l'affaire...des grands crus d'Alsace, j'aime mieux attendre, ils sont encore jeunes...un vieux Mas La Plana? Quoique l'accord soit audacieux et excellent, non, pas ce soir, j'ai envie de cet accord 'classique'. Je me résigne donc et remonte me 'plaindre' à ma conjointe qu'il faut que je sorte aller faire un tour à la SAQ...

Je suis devant les tablettes des vins liquoreux et mon regard tombe sur un Moulin Touchais 1996. C'est un vin blanc de Loire, appellation Coteaux du Layon, du Chenin en surmaturité. Il me regarde, il veut que je le boive. J'avais goûté un 1991 pour la première fois sans être éblouit. C'était bon mais pas chavirant. Je me souviens tout à coup d'un commentaire de Marc-André Gagnon sur Vin Québec. Ne disait-il pas que le 1996 était dans une classe à part? Je n'ai besoin de plus de motivation, l'instinct prend le dessus...

Arrivé à la maison, je constate qu'il me manque quelques ingrédients pour faire la salade de foi gras comme j'ai appris de mon oncle René. Je m'étais emporté pour la mission du vin que j'en ai oublié l'essentiel du repas. Pas question de ressortir! Pour le vin, ca va, mais j'ai quand même des victuailles pour 'improviser'...'Think! goddamnit! think!' (comme dirait Bruce dans Die Hard).

J'ai de la salade 'mâche' fraiche, ce qui est un bon départ. Faute de pomme j'ose caraméliser une mangue tranchée dans le whisky. Typiquement, je mettrais un rôti de pain blanc. Je remplace avec un pain frais multigrains acheté la veille légèrement grillé. D'habitude, des noix de pin complètent l'assiette. Vous avez deviné! Il ne m'en reste plus. J'agrémente donc avec des pacanes légèrement torréfiées. Et le moment que vous attendiez certes: j'ouvre la bouteille...

Aux premiers arômes, je sens René, sa cuisine, les parties de chasse, le Sauterne dehors sur le lac gelé, les vapeurs de cuisson des fêtes familiales de mon enfance...ces qualificatifs en déroutent certes plusieurs, mais pour moi, c'est l'image d'un vin spéciale. Je goûte. C'est 'fucking' bon. Pardonnez mon Anglais...Le sucré est fin, cette douceur de crème brûlé et sucre d'orge m'enchante. Il garde une belle acidité tranchante et c'est très long. Avec 13,5% d'alcool, ce n'est pas lourd. Je ne peux plus m'arrêter de le boire. Je suis indigne et ingrats, car je suis content que ma conjointe allaite...elle ne peut en boire beaucoup et ca en fait plus pour moi! C'est rare qu'un vin transcende le partage...

Le comble; il accompagne merveilleusement la recette de foi gras poêlé qui est, sans prétention, tout à fait réussie et exquise elle aussi. Et le lendemain, le peu qu'il reste est toujours aussi bon et très à propos en accompagnant un fromage 'Cantonnier' pour un 'ptit snack'.

Je retourne voir les commentaires de Marc-André. Il donne 4 étoiles sur 5. Nous sommes à peu près d'accord...je dois donner une note parfaite, un vin de cette trempe, je n'en croise pas souvent...

Chateau de Lancyre, Pic St-Loup, Rosé, 2010

Un rosé floral avec des flaveurs de bonbon aux fraises et  de melon, sans toutefois être sucré, il titre 13,5% alc/vol. Elaboré à  partir de Syrah (50%), Grenache (40%) et Cinsault (%10), c'est un vin qui nous provient d'un sol argilo-calcaire du Languedoc et qui est extrait par pressurage direct. Le producteur le qualifie de "suave et délicat". Je suis d'accord, mais je trouve la finale un peu "pâteuse". Donc un bon rapport qualité-prix, mais qui ne déloge pas mes favoris... 2/5