mardi 21 novembre 2017

Bodegas Paniza, Viñas Viejas de Paniza, 2012

Une bouteille prise en passant lors d’emplettes. Le prix relativement doux, le placement des caisses en amont d’une allée et le style sobre de l’étiquette ont eu raison de ma main, qui a rajouté une bouteille au panier. 

J’aurais dû me méfier du petit médaillon « Parker ». Un jus de planche dans lequel une lueur de fruit résiduelle et métallique s’accroche à l’identité du grenache. Le reste fut meilleur la veille, plus froid, et je crois que je suis gentil. Pour remplacer l’essence de vanille dans les recettes. Certains aiment peut-être ce style BCBG pop. Moi non; je considère ceci plutôt une « boisson aloolisée » qu’un vin proprement dit. Il faut dire que je reviens d’un voyage où des vins d'une autre trampe furent dégustés entre copains. Ma sévérité est donc possiblement le résultat du contraste. Mais pour moi, ce vin manque de singularité et de finesse. Ahem. Next!

Code SAQ :  12721905
CDN $15,50






Château d'Angludet, 2009

J’ai reçu l’autre jour une commande spéciale de la SAQ; quelques bouteilles de Château d’Angludet 2012. Il s’agit d’un vin de garde; je m’attends à ce qu’il se bonifie au courant des années. Il faut être patient…et quand le boire exactement? C’est une bonne question. On peut avoir une opinion informée, une intuition de sagesse, mais il demeure un voile de mystère sur cette dimension du vin. Il y a les courbes de projection des spécialistes qui sont fortes utiles. Mais, c’est une surprise à chaque fois…

La curiosité l’emporte et je décide d’ouvrir une bouteille ‘de la même sorte’ mais du millésime 2009 qui repose en cave. J’en ai quelques bouteilles et je considère que je peux me permettre le risque d’une ouverture prématurée. Il faut dire que le millésime 2009 fut fabuleux en Bordeaux et que cette bouteille n’a même pas 10 ans…

Effectivement, le vin m’éblouit avec sa puissance et son tonus. Il est austère. On dirait qu’il n’est pas content de s’être fait réveiller! Ça s’estompe avec l’aération en carafe. La bouche est droite et précise mais avec une complexité qui est encore tendue. Le nez révèle des arômes fruités agréables. La robe est éclatante. Il y a des notes vanillées, cuirées qui font écho au chêne. C’est un vin qui doit vieillir encore pour plusieurs années.

Le millésime 2012 sera certes différent, et après consultation des courbes de longévités dans le Guide Phaneuf, il semblerait que je devrai boire le 2012 avant le 2009 finalement!


Un 2/3 donc par ma faute. On vise la note parfaite pour la prochaine ouverture de ce vin!

Code SAQ :  12908358
CDN $69,00





samedi 6 mai 2017

Le vin dans l'eau...

J’ai le gout d’écrire; le gout de fuir, comme l’eau qui s’échappe de la neige au printemps. Après une absence prolongée, les remords viennent m’arracher une explication. Je le fais pour moi, pour colorer l’espace-mots d’impression et de contexte. Mais si cela te plait, lecteur égaré, fidèle ou curieux, et bien tant mieux…

Le hiatus se rompt comme l’inspiration profonde à la suite d’une presque-noyade. Je sors la tête de l’eau un instant. Ce réflexe n’est pourtant pas garant de regain vers une quelconque stabilité pérenne. Je dévale encore les remous de l’espace-temps. La mouvance est ma constance…

Et puis le vin lui? Et bien je le bois, tout simplement. Ça, je n’ai pas vraiment arrêté. Tout a commencé par un été de lassitude, comblé de plusieurs rosés et blancs simples redondants de plaisirs. Une simplicité de boire s’est installée, comme un parfum estival pour l’âme. J’ai mis la curiosité scientifique sur pause. Et en même temps, la plume généreuse du partage s’est tarie…ma curiosité a fait place au moment. Quand ceci se produit, il n’y a plus de science : le moment se fait davantage poésie. Et la poésie est une métaphysique intérieure – une sexualité spirituelle. Et quand on vit ce moment, la seule façon de le partager vraiment est dans le même espace-temps. Quand on le décrit, ça devient de la masturbation de l’ego…et un simple écho d’une lointaine musique…il est déjà trop tard...alors il n’y a pas vraiment plus à dire…


J’écrierai à nouveau sur le vin. Mais mon rythme est devenu plus langoureusement chaotique, comme les strates de sédimentation au travers des millénaires, bien définies, et parfois régulières, mais aussi parfois avec une régularité irrégulière. À mes yeux, la complexité de cette géologie est l’essence même de la beauté naturelle. Et je désire demeurer le plus naturel possible…