Avez-vous déjà mangé auMitoyen, dans le quartier de
Ste-Dorothée sur l’île de Laval? Pour des 450 de la
Rive-Nord, ça fait plus proche que se rendre à
Montréal. Pour les autres, ça vaut vraiment le détour. J'ouvre une
parenthèse: J'ai eu la chance de pouvoir me payer certains bons
restos dans mon cheminement de vie. Il y a aussi une part de choix
là-dedans bien entendu.
Entre m’époustoufler les papilles pendant quelques heures en
passant du temps suave avec ma copine ou payer une activité de sport
extrême qui m'intoxique d’adrénaline (lire stress) pendant
quelques minutes, mon choix est facile. Donc j'ai mangé à
de bonnes tables au Québec et ailleurs. Saint-Amour, Laurie Raphaël,
Wai en Nouvelle-Zélande etc. mais faire du 'name dropping' n'est pas
le point...juste pour justifier mon droit de critique ;-)
Au Mitoyen, j'ai une envie
récurrente d'y retourner. On n'entend pas beaucoup parler de
l'endroit et du chef Richard Bastien dans les médias. Pourtant. Sa
cuisine est pour moi d'une rarissime qualité. Cuisson parfaite.
Précision et constance. Accords et équilibres songés et saveurs
toujours exquises. Les classiques sont réconfortants et se marient à
des créations bien dosées sans artifices. J'y suis retourné
récemment et ce blogue est donc pour faire état d'un accord met-vin
transcendant que j'ai vécu. Mon intention n’était pas de faire
une critique de resto initialement, alors vous excuserez la photo de
l'assiette décapitée en intro. La présentation était 'full belle'
avant que je pique dedans; vous devez me croire...
Donc dans cette assiette,
qui était mon entrée, il y avait une noisette de ris de veau en
tempura avec sauce BBQ, purée de panais et tombée de pommes vertes.
J'y fit ajouter une tranche de foie gras poêlée comme on peut le
faire avec tous les plats, moyennant une surcharge. Et puis pour le
vin, je laissa carte blanche à
l’équipe comme j'aime parfois le faire. Il m’amenèrent un
certain Riesling de la maison Bott Geyl (il y a présentement 4 produits de ce domaine offerts à la SAQ). Dans mon grand état relaxe,
l'exactitude de la cuvée et du millésime esquiva mon attention et
ensuite ma mémoire. Hélas, sur le site du Mitoyen, ce vin n'y
figure pas – il faut dire que les permutations au menu sont
fréquentes...l’étiquette était mauve en tout cas! Mon cerveau
contesta premièrement qu'il s'agissait de Riesling. Il y avait des
airs de noblesse moelleuse dans ce nectar. J'aurais plutôt deviner un grand
Pinot Gris, ou un très grand Gewurztraminer tout en finesse. J'ai
donc une nouvelle mission: retrouver ce Bott Geyl parmi tant
d'autres! Je pourrais rappeler le resto mais mon orgueil m'en
désoblige. Je ratisse le site du producteur...peut-être était-ce
le Grand Cru de 'Mandelberg'? J'en profite pour ouvrir une autre
parenthèse et souligner que le géologue en moi apprécie beaucoup
les descriptions pédologiques des terroirs sur le site de Bott Geyl.
Tout ça pour dire que ce fut un met monumental, une expérience
gustative de haut niveau, du type qui tue, par pure sélection
naturelle, les cellules du cerveau qui mémorisaient d'autres belles
occasions culinaires.
Vous voulez vous payer une
bonne table prochainement, ou un jour? Peu importe où
vous êtes, allez au Mitoyen et faites ajouter du foie gras dans
l'assiette, peu importe ce que vous commandez...
Aie-je vraiment besoin de donner une note? Vous savez c'est quoi...
A+ les gourmands...
Le Singe