samedi 13 décembre 2014

Saint-Benoit, Grande Garde, 2000 & 2001


Il est facile pour une âme de se perdre dans notre proto-civilisation si rationalisée...'platonisée'.

Il est donc nécessaire parfois de s'arrêter pour contempler les choses d'un autre angle temporel. Car on ne peut que contempler le fil et le comprendre vraiment, que quand on arrête de le poursuivre vraiment. Pour moi il y a la 'chasse'...La chasse : des bulles de bonheur dans un microcosme. Que de bons souvenirs. Mais qu’est-ce que signifie la chasse pour un chasseur sans fusil? Je vais vous le dire mais c'est un secret: De grands mets et vins en bonne compagnie.

Une petite fenêtre donc sur un grand vin: le Saint-Benoit.

Le domaine Saint-Benoit fut créé en 1989 en Chateauneuf du Pape par trois anciennes familles viticultrices. C'est un des rare domaine cultivant les 13 cépages de l'appellation. Ces cépages sont vinifiés séparément. Les rendements sont faibles (relatif à la moyenne nationale) à 35 hectolitres par hectare.

Le contenu des 2 bouteilles possédait un fruité fin et intense avec prédominance sur un thème de cerise et une note de réglisse même. C'était de la dentelle en bouche...

Le 2001 offrait une légère pointe d'amertume en finale qui s'estompait en mangeant (le magrais de canard). Fruité et floral, le bouquet était intense. Il restait un peu de tannins, donc une capacité de vieillir encore un peu.

Le 2000 était plus fin et délicat, entièrement développé, fondu et mature. D'une douce caresse en bouche, il élevait le moment et le repas aux plus hautes strates gastronomiques. Ce sont ces vins d'exception qui permettent d'apprécier pleinement toute la patience requise au vieillissement en cave...une note parfaite assurément mais la SAQ ne tient plus ce vin malheureusement.


Combien de gens donc aujourd'hui prennent le temps de s'agenouiller - au sens figuré - face à la trivialité de n'importe quel moment? Sont-ils capable de s'émerveiller au contexte physique permettant aux multiples espèces, dans une symphonie évolutionnaire, de former le décor d'une vie? d'un jour? d'une minute? d'une seconde. Comment ne pas s'émerveiller au goût exquis d'un vin noble, développé d'un art ancien, et marié à un repas tout aussi complexe dans ses ramifications; l'expression d'un être ayant une sensibilité rare à tous ces éléments et dansant sur une musique que la complexité elle-même a crachée d'un poète privilégié...

'Dieu' n'existe peut-être pas et dans ce cas, le bruit de l'Univers est une symphonie à qui sait 'écouter'.





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