jeudi 27 novembre 2014

L'Europea: première impression

Il y a des gens qui s'achètent des bateaux, motos ou gros chars sports. Ma conjointe et moi, c'est parfois un bon resto . Cette fois-ci on essayait l'Europea à Montréal. J'avais beaucoup entendu parlé du Chef Jérôme Ferrer. Le menu, sur papier était à se frapper la tête sur les murs. En bouche, c'était autre chose...peut-être avais-je mis mes attentes un peu hautes? Nous avions décidé d'opter pour le menu dégustation avec l'accord vin standard afin de goûter au maximum. Ce fut déroutant. La progression en cuisine et en sommellerie sont très importantes selon moi...on essaie de monter, de progresser, vers le summum. L'évolution des plats et du vin fut plutôt rocambolesque. Sur plus de 7 services, un seul vin rouge qui était carrément ordinaire. Il manquait donc de progression linéaire. Pour les montagnes russes, il y a La Ronde.

Je me croyais dans un film de Terry Gilliam. Pour certains, ceci pourrait être stimulant. Pour d'autres, plutôt stressant. Dans un décor feutré, on aurait dit un cocktail dînatoire, mais assis - j'ai en fait mieux mangé debout récemment dans une soirée dégustation de whiskey à Québec où les petites bouchées étaient préparées par le restaurant St-Amour. Je suis peut-être inculte, mais j'ai trouvé qu'il y avait plus d'artifice que de substance à l'Europea. Tout le décorum doit nécessairement gruger le budget de ce qu'il y a dans l'assiette...?

En somme, je me suis senti comme dans la scène de la dégustation de fromage dans le film 'Boxtrolls'. Vous n'avez pas vu le film? Ça vaut la peine...un message illuminant perce le lugubre du contemporain.


Je ne conseille donc pas d'aller chez Europea pour se sentir réconforté ou relaxer en contemplation. C'est un endroit éclectique et branché qui semble être fait davantage pour épater des hauts dignitaires étrangers en visite ou des bourgeois incultes pour qui le spectacle et l'extravagance remplacent le fondamental et le substantiel. Amateurs de virevoltes et pirouettes culinaires, vous serez comblés! Contemplateurs bon-vivants et amateurs de simplicité fine s'abstenir...

Comme dirait un vieil adage: "Trop c'est comme pas assez"...ou en anglais: "Less is more"...

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