dimanche 20 mars 2016

O. Fournier, Alfa Centauri, 2010

Le liège casse et s'égraine à l'ouverture. Argh! C'est toujours déstabilisant. Suivant des efforts additionnels délicats, le vin est dans le verre et s'ouvre sur le fruit avec une belle profondeur d'arômes. Les parfums évoluent vers le pruneau frais et juteux. Anis lointain. Poivre subtil. En bouche le fruit est croquant. Les tannins sont très fins, et doux. Il y a une légère astringence contrebalancée par une impression de gras. La longue finale procure plénitude.

Ce vin du Chili est un assemblage de 70% de cabernet franc, 20% cabernet sauvignon, 5% syrah et 5% carignan. Les raisins ont été cueillis à la main en Avril 2010, 18 mois en barrique de chêne Français, fermentation de 6 jours en cuves inox et 15 jours de macération à 24 degrés Celsius. Pas filtré. C'est écrit sur l'étiquette – oh que j'aimerais qu'il y ait un standard d'information sur toutes ces bouteilles...


C'est un très beau vin qui devrait encore bien vieillir je crois. À revisiter dans 5ans...il fut disponible lors d'une opérationspéciale du courrier vinicole au coût de $52 CDN. Il vaut ça selon moi. Le gourou Parker semble l'avoir bien aimé aussi...mais ça, je m'en fou...






dimanche 13 mars 2016

Verticale de Gewurztraminer, Hugel (2004, 2005, 2006, 2007)


C'était novembre. Il faisait gris. Il paraît que la température peutinfluencer notre humeur...mais on peut toujours trouver le soleil encapsulé dans une bouteille. Prendre un verre en bonne compagnie, accompagné d'une bouchée, fait vite oublier le crachin dans l'air.

Il y avait plus d'un verre cette fois-là...c'est peut-être un antipode à Éduc'alcool (désolé, leur mission est pleine de sagesse), mais comme un autre sage aurait dit: «La modération a bien meilleure goût» surtout en modération. Nous étions loin de la civilisation. Nous avions la forêt endormie comme toile de fond. Nous avions l'isolement. Et nous avions amené une expérience: une verticale d'un vin qu'on apprécie déjà, le 'simple' Gewurztraminer de Hugel. Il y a une beauté dans la simplicité, sauf qu'il y a ici paradoxe. L'apparente simplicité cache une beauté complexe...

Nous avions devant nous les millésimes 2007, 2006, 2005 et 2004 (on peut voir les différences de couleur de gauche à droite respectivement sur la photo ici-bas).



Aucun vin n'était bouchonné ou semblait déceler un quelconque défaut.

Le 2004 est peut-être sur le déclin. Quoique l'équilibre est préservé et la rondeur typique du cépage est encore bien présente. Il démontre un nez très légèrement pétrolé et offre tout de même une évolution intéressante à l'aération. Il fut agréable.

Le 2005 quant à lui offre une particularité de fleurs sauvages au nez. Il y a une petite note toastée en bouche et il est plus fin et délicat. Très agréable.

Le 2006 démontre le caractère le plus 'moelleux' des quatre. Il a un nez plus gras et la bouche suit. Je dirais qu'il s'approche du caractère du pinot gris avec un clin d'oeil aux vendanges tardives – il serait intéressant de comparer les conditions de culture et vendanges entre les années. L'acidité demeure tranchante ce qui le maintient en parfait équilibre et fait de celui-ci le plus charmeur des quatre selon moi.

Le 2007 est le plus contemporain et affiche une bouche racée avec une droiture plus affirmée et lui aussi une belle acidité mais d'avantage de 'tension', probablement dû à son âge.

Ils étaient tous bons. Nous les avons dégustés avec quelques bouchées de saumon fumé du Fumoir du Coteau; un accord fantastique et incontournable.

La conclusion de cette belle expérience est qu'on peut se procurer beaucoup de plaisir à suivre l'évolution d'un vin qu'on aime à prix raisonnable quand le cépage, le terroir et la production sont de qualité. 

C'est un secret de polichinelle aussi que les blancs vieillissent en fait très bien en cave, surtout ceux de l'Alsace. J'ai en fait plus de confiance pour la garde des vins blancs (vs. Rouges). Le millésime 2013 est présentement sur les tablettes de la SAQ à $20,95 CDN. Il n'y en a pas toujours beaucoup n'importe où, donc je suis content de ne pas avoir des milliers de lecteurs ;-)


Pour la constance du bonheur qu'il procure à ce ratio qualité-prix:




P.S. Le gewurztraminer est un cépage qu'il faut apprivoiser. Les styles varient beaucoup et certains peuvent être assez exhubérents. Ils peuvent même être 'agressants' ou 'tannants' pour certain. Le style plus droit et sec maitrisé par Hugel le distingue selon moi. Les gouts du vin demeurent une préférence. Il n'y a rien d'absolu dans ce monde...

samedi 12 mars 2016

Bonpas, Grande Réserve des Challières, Côtes du Rhône, 2012


Un Côtes du Rhône abordable, accessible à $14,95 à la SAQ. Un style classique avec du beau fruit (cassis/mûre) et légèrement épicé. Assez simple. C'est digeste, ça se boit bien. Finale légèrement pâteuse. A fait la job avec le magrais de canard grillé. J'avais commenté son petit cousin du même producteur il y a deux ans; un autre bon produit...





vendredi 11 mars 2016

Martinelli, Sagrantino di Montefalco, 2004

Un nouveau cépage pour moi. Le sagrantino. Le vin y est fait à 100% dans la région d'Ombrie en Italie. C'est un cépage mystérieux provenant peut-être de Grèce jadis. Il contiendrait une bonne concentration de polyphénols. Goutons-y donc!


Le vin dégage un parfum intense d'encens et de fruits noirs mûrs (cassis). Il y a du cacao et une touche végétale. En bouche, il y a beaucoup de matière; une masse de tannins fins. C'est costaud et robuste; de la chaleur et des épices. Il est meilleur en mangeant et garde une bonne droiture mais s'estompe et devient peu expressif par la suite. Il y a une légère amertume en finale. Il est dense mais manque d'amplitude pour un vin de cette gamme selon moi. Ouvert trop tôt? Trop tard? Difficile à dire, je ne connais peu ce cépage, ce terroir. Le produit est épuisé à la SAQ. Il n'était pas donné à $45,75 CDN, mais tout est relatif apparement... Ca me rappelle le dernier épisode des 'Beaux Malaises'. Pour moi ce fut un cadeau bien apprécié qui m'a fait découvrir de nouveaux horizons...





jeudi 10 mars 2016

Klein Constantia, Vin de Constance, 2000


Il y a dans ce vieux vin doux d'Afrique du Sud un parfum de sève, d'écorce d'orange (marmalade) et de cigare sucré. En bouche, on dirait un fromage vieilli tellement il a du corps; un bon vieux cheddar ou bleu en attaque. Une longue finale douce et épicée se déploie. Un vin de dégustation à partager pour un moment d'intemporalité. Le 2009 est disponible ces jours-ci dans certaines succursales au prix de $68,50 CDN. Ce n'est pas donné pour un petit flacon, mais pour se gâter, c'est vraiment une expérience gustative unique...





E. Guigal, Chateauneuf-du-Pape, 2003


Nez fondu de violette, de pain d'épices et de cassis qui évolue sur des notes poivrées. D'un caractère racé. En bouche, une sensation de fumé qui rappelle l'aspect tourbé de certains whisky – c'est spécial et unique! Beaucoup de matière. Une valeur sûre et un incontournable dans la découverte de cette région. Qu'est-il arrivé à ce produit? Il n'est plus dans le répertoire de la SAQ. Le millésime 2006 semble avoir été le dernier sur les tablettes de la SAQ à $49,75...ce produit est maintenant épuisé...





Cousino-Macul, Antiguas Reservas, Chardonnay, 2012


De style très standard. Générique. Typique. Ordinaire. Droit et assez minéral. Saveurs d'ananas subtils et de paille. Une légère amertume en finale qui colle à l'arrière du palais. Le 2014 désormais sur les tablettes de la SAQ à $18,30 CDN.